Focus

L’implantation des grandes surfaces de périphérie interdite grâce au SDI !

Le taux de vacance commerciale au plus haut dans les villes moyennes

On considère que la dynamique commerciale d’une ville est en danger, voire rompue, à partir d’un taux de vacance commerciale de 10%. Le commerce appelle le commerce, mais l’insuffisance de commerces détruit les commerces existants.

Ce sont désormais 60% des villes moyennes dont la dynamique commerciale de centre-ville est en danger, essentiellement sinon exclusivement du fait de l’implantation de grandes surfaces à dominante alimentaire en périphérie.

La catastrophe de la loi LME de 2008

Le phénomène de l’implantation de ces grandes surfaces date de bien avant 2008. Les autorisations administratives nécessaires étaient toutefois relativement contraignantes du fait des lois Royer et Raffarin, lesquelles entendaient protéger le commerce et l’artisanat de proximité. La LME (Loi de Modernisation de l’Economie) a entendu lever ces « tracasseries administratives » qui retardaient voire empêchaient ces implantations. C’est donc au nom de la « modernité » que les périphéries des villes moyennes ont développé des pôles d’attractivité commerciale en dehors du centre-ville.

Concrètement, aujourd’hui, 68% du chiffre d’affaires commerçant est réalisé en périphérie des villes. En Allemagne, où la politique a toujours été de privilégier les commerces en cœur de villes, la proportion est inversée et ce sont les commerces de centre-ville qui réalisent 68% du chiffre d’affaires.

La loi ELAN : un nouvel outil pour dynamiser les centres villes

La loi pour le Logement, l’Aménagement et le Numérique, comprend un volet important sur la question de l’aménagement du territoire, et donc sur les modalités d’implantation des grandes surfaces.

Elle donne des outils aux municipalités, et donc à ses commerçants soutenus par le SDI, pour suspendre jusqu’à 4 ans par arrêté préfectoral tout projet d’implantation d’une grande surface en périphérie des villes dotées d’une ORT (Opération de Revitalisation des Territoires). Ce sont à ce jour 222 communes qui sont concernées, et plus précisément les communes parties prenantes de l’opération Cœur de Ville lancée en 2018.

Nous parlons bien évidemment d’un nouveau frein porté à l’implantation des grandes surfaces en périphérie et non du démantèlement de celles existantes. Les grandes surfaces ont mis 30 ans à dévitaliser les centres villes. Un nouvel équilibre est possible mais le chemin sera long. Notons cependant que les opérations de revitalisation sont ambitieuses et comportent certes des volets de commercialité mais aussi des volets en matière de rénovation des logements de centres villes ainsi que d’organisation des flux de circulation.

A ce stade, ce sont 5 milliards d’euros qui sont mis sur la table.