Focus

Réforme de l’apprentissage : les représentants de l’artisanat déchantent… mais un peu tard !

L’apprentissage interdit aux non salariés

La première flèche fût tirée par un décret mentionnant que seul un salarié ou le chef d’entreprise lui-même pouvaient accéder au titre de maître d’apprentissage.

A contrario, les conjoints-collaborateurs ne sont désormais plus en mesure d’assurer cette fonction, et donc de former un apprenti.

Les CFA historiques sous financés

La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel privilégie par ailleurs le financement des nouveaux CFA de branches professionnelles ou d’entreprises, au détriment des CFA historiques. Alors que les premiers bénéficieront immédiatement de prises en charge de leurs coûts améliorées, les seconds resteront pour un an supplémentaire sur un ancien schéma de financement alimenté par les chambres de métiers et les Régions, aux dotations insuffisantes.

La transmission du savoir-faire n’est plus une priorité face à l’exigence de rentabilité

L’apprentissage et sa philosophie de transmission d’un savoir-faire symbolisée par le compagnonnage cèdent la place à la compétitivité, la concurrence et la rentabilité. Il est désormais moins question de conception éducative que de formation à l’employabilité orientée en fonction des attentes précises des grandes entreprises d’une branche, voire d’une entreprise en particulier via des CFA maison.

La fin des métiers « inutiles »

Les métiers « inutiles » ou transverses, les petites sections, auparavant financées par les Régions en fonction de chaque territoire, et donc des spécificités territoriales, sont appelés à céder la place aux métiers d’« avenir » ou supposés tels, et en tout état de cause aux méthodes d’avenir ou supposées telles.

Ces métiers et méthodes sont ceux définis pas les branches professionnelles au sein desquelles les TPE n’ont pas voix au chapitre. Ceci ne signifie pas pour autant que les TPE ne soient plus en capacité d’accueillir des apprentis. Elles devront en revanche abandonner toute particularité pour se conformer aux normes définies par la branche.