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Travail de nuit dans les grandes surfaces : une politique mortifère pour les commerces de proximité

Quelle est la ligne de conduite réelle du gouvernement ? Les pouvoirs publics multiplient les dispositifs destinés à lutter contre la désertification des commerces de proximité en centres villes à son plus haut historique et en accélération ces cinq dernières années avec une augmentation du taux de vacance commerciale de 65% en six ans. A ce jour, deux centres villes sur trois affichent des taux de vacance supérieurs au seuil symbolique de 10% alors que seule la moitié des centres villes était dans ce cas en 2015.

Dans ce contexte particulièrement dégradé, le projet d’élargissement des autorisations d’ouverture des grandes surfaces à dominante alimentaire est une hérésie et un non-sens.

A l’heure où certains métiers (boulangerie, boucherie,…) subissent les attaques des grands groupes en vue de supprimer les arrêtés préfectoraux de fermeture un jour par semaine encore en vigueur, où les ouvertures sans personnel en contournement de la législation sociale se multiplient, l’élargissement des autorisations d’ouverture des grandes surfaces ruinerait tous les efforts engagés par ailleurs pour dynamiser le commerce de proximité.

La question de fond n’est pas d’aligner la législation du travail applicable aux grandes surfaces alimentaires sur celle des discothèques, mais de définir les modalités d’un équilibre commercial entre les différentes formes de distribution.

A ce stade, le gouvernement ne pourra s’éviter un débat approfondi devant mener à des choix forts et surtout clarifiés, quant à sa volonté réelle de soutien et de préservation des unités commerciales et artisanales de proximité.