Focus

Le baromètre post-Covid du SDI : face à l’incertitude sur l’avenir et des chiffres d’affaires qui peinent à décoller, le SDI met la pression pour le maintien des soutiens !

Plus d’un mois après le déconfinement du 11 mai et trois semaines après celui du 2 juin, le dernier baromètre Post-Covid des TPE permet de dégager deux ensembles homogènes :

  • Les chefs d’entreprise qui estiment être en mesure de pouvoir poursuivre leur activité malgré les conséquences financières de la période de confinement.
  • Les chefs d’entreprises qui estiment ne pas être en mesure de poursuivre leur activité à échéance de la fin de l’année.

Estimé à 70% des TPE, le premier groupe reste néanmoins prudent est favorable à la poursuite de mesures de soutien auxquelles il pourrait faire appel face à un avenir jugé incertain.

Estimé à 30% des TPE, le second groupe comprend les entreprises dont la structure financière d’avant Covid présentait des fragilités ainsi que celles dont la reprise d’activité s’avère difficile. Ce second groupe, constitué de 600.000 entreprises et 900.000 salariés, requière le maintien impératif de soutiens destinés à passer le cap de la fin d’année.

Une volonté de poursuite ternie par de fortes craintes sur l’avenir

Malgré un taux élevé (70%) de professionnels qui estiment être en capacité de poursuivre leur activité sur le long terme, cette affirmation est le plus souvent conditionnée par des facteurs internes ou externes. Parmi les facteurs internes, citons la restructuration du personnel, le report d’investissements initialement prévus, ou encore l’abandon d’une partie de l’activité. Le facteur externe pour sa part, est toujours relatif aux conditions réelles de reprise de l’activité, avec une crainte concernant la reprise des mouvements sociaux, un nouveau confinement, les décisions d’investissement des clients professionnels, ou encore une consommation atone liée à l’anticipation d’une forte hausse du chômage. 

« On est dans l’incertitude »

 Des chiffres d’affaires encore en berne pour 66% des personnes interrogées

De fait, l’optimisme viscérale des responsables de TPE se heurte à une reprise d’activité poussive, marquée par des chiffres d’affaires en baisse au regard de la même période de 2019 pour deux tiers des professionnels interrogés. Cette baisse est supérieure à 50% pour une TPE sur cinq.

Un risque majeur : 675.000 emplois menacés

Même si elles estiment très majoritairement être en capacité de poursuivre leur activité au-delà de décembre 2020, 18% des TPE se dirigent certainement vers une réduction de leur personnel, lorsque 25% s’en laissent la possibilité, soit un total de 43% de TPE dont les emplois sont menacés.
Ces restructurations ne se réaliseront pas uniquement en la forme de licenciements économiques, mais aussi de ruptures conventionnelles, non remplacement de démissions, fin de contrats CDD ou encore ruptures de périodes d’essai.

 30% des TPE en urgence absolue

Pour 30% des TPE plus particulièrement situées dans les branches du commerce et de l’artisanat de proximité, la situation est critique. Avec une baisse de chiffre d’affaires constatée supérieure à 50% dans 35% des cas,  70% de ces structures mentionnent une volonté de restructuration de leur personnel à brève échéance.
Bien souvent en situation de fragilité avant mars 2020, ces structures de proximité ont essuyé de longs mois de perturbations liées aux mouvements sociaux, qu’il s’agisse des gilets jaunes ou des grèves à propos de la réforme des retraites. Ces structures, en exercice depuis plus de 5 ans dans 85% des cas n’ont pourtant pas démérité dans leurs capacités à prouver leur rentabilité, voire à créer de l’emploi pour 60% d’entre elles.
Ce chiffre de 30% est à mettre en lien avec la récente publication de la FCGA (Fédération des Centres de Gestion Agréés) d’où il ressort que 25% des TPE  affichaient des réserves de trésorerie inférieures ou égales à 15 jours de chiffre d’affaires en 2019, malgré une progression constante de ce niveau de réserves sur la période 2015-2019.

Passer du PGE « défensif » au PGE « offensif » destiné à l’investissement

Présenté et conçu comme devant éviter une impasse de trésorerie, le PGE constitue une dette que les chefs d’entreprise entendent rembourser le plus rapidement possible, tout en se ménageant la possibilité d’en allonger la durée de remboursement selon l’évolution de la situation. Cette stratégie de remboursement rapide pourrait toutefois s’avérer comme étant une erreur au constat que l’investissement est une valeur sûre de la relance. Transformer le PGE, initialement conçu comme défensif en arme économique offensive permettrait d’envisager une reprise plus forte et plus rapide profitable à tous.

Propositions du SDI

Le maintien d’un filet de sécurité face à un avenir incertain

✓Maintien du fonds de solidarité jusqu’à la fin de l’année 2020

✓Réduction forfaitaire des charges personnelles des dirigeants (Travailleurs Non Salariés) au moins sur la période de confinement

✓Prolongation de la durée possible de remboursement du PGE sur une période de 10 ans

✓Fixer un taux bancaire plafond concernant les conditions de remboursement du PGE

✓Transformer le PGE « défensif » en PGE « offensif » pour la relance de l’investissement

✓Une année blanche pour la CFE

 Un dispositif renforcé pour les 30% de TPE en urgence absolue

✓Prise en charge à 100% de l’indemnité d’activité partielle versée aux salariés jusqu’en décembre 2020

✓Exonération des cotisations patronales sur les salaires acquittées ou reportées durant les mois de mars à juin (et portant donc sur les salaires de février à mai)

✓Crédit de cotisations patronales égal à 20% de la masse salariale (salaires bruts) des rémunérations versées de Février à Mai

✓Réduction forfaitaire des cotisations SSI à hauteur de 1.800€