Focus

Pour un New Deal entre les TPE et le gouvernement

L’approche locale et sectorielle de nouvelles mesures de confinement est tout aussi inaudible qu’insupportable pour les professionnels indépendants. Le renforcement des aides, conditionnées et segmentées, ne répond en aucune manière aux besoins vitaux des petites entreprises dont la seule volonté à ce jour est de faire face, par le fruit de leur travail, au mur de dettes accumulées. Si les pouvoirs publics se trouvent dans l’incapacité financière d’assumer à l’euro près les pertes subies, il est impératif qu’ils accèdent à la volonté des chefs d’entreprise de poursuivre leurs activités dans le respect des protocoles sanitaires.

 Des protocoles sanitaires inutiles ?

La fermeture totale ou partielle de certaines activités dans plusieurs métropoles lance un signal extrêmement angoissant à l’égard de tous les établissements recevant du public. Cette décision, en principe conçue comme un ultime recours, signifie que les protocoles sanitaires élaborés par le ministère de la santé, renforcés depuis le 1er septembre dernier, respectés par les professionnels à l’égard de leurs salariés et de leur clientèle, ne garantissent en rien la poursuite de leur activité. Aujourd’hui les bars, les restaurants et les salles de sport ; demain les salons de coiffure, l’esthétique ; après-demain tous les services « non essentiels ».

Les TPE au bout de leurs capacités de résilience

Un tel constat est un coup de tonnerre dans le ciel déjà lourd de menaces des artisans et commerçants de proximité placés dès l’automne devant le mur de leurs dettes sociales, fiscales, locatives, commerciales et bancaires. Quelles perspectives de rétablissement pour ces entreprises si leur respect des règles sanitaires est sans objet ? La moitié d’entre elles n’ont pas eu de PGE et le tiers des autres l’ont déjà consommé. Quant au PLF 2021, intégralement dédié aux PME et ETI, il ne promet aucun avenir pour les TPE.

Les aides ne rassurent plus personne

Les aides, et notamment les 10.000€ du fonds de solidarité, brandies comme un totem, ne rassurent plus personne. Une perte d’exploitation ne se circonscrit pas à la perte de chiffre d’affaires d’une année comparée à l’année précédente. Les palliatifs utilisés jusqu’à présent ne suffisent plus. A moins que l’État n’entende réaliser ce que les assureurs ont refusé d’assumer, la seule perspective honnête consiste à nous laisser travailler.

Un New Deal entre les TPE et le gouvernement

Nous formulons une proposition au gouvernement : laissez nos entreprises poursuivre leurs activités, tenter d’assumer nos dettes par le fruit de notre travail et consacrez l’argent aux hôpitaux, aux EHPAD, aux tests. Tout ce que vous pourrez économiser ne nous sera pas réclamé plus tard sous forme d’impôts.