Edito

POUR EMMANUEL MACRON : TOUT VA BIEN… LA COVID REVIENT !

Dans son allocution d’hier soir, le Président de la République s’est inscrit dans le droit fil des discours de ses ministres de l’économie et des TPE/PME martelé depuis le 19 mai dernier : tout va bien ! L’économie est florissante, la reprise vigoureuse, la croissance historique, grâce à l’action résolue des pouvoirs publics qui ont su préserver l’emploi et les entreprises depuis plus d’une année.

Voici pour le discours officiel.

Sur le terrain, le climat est à l’orage. Des dizaines de milliers de professionnels indépendants et dirigeants de TPE constatent une baisse constante de leur chiffre d’affaires de 20% à 30% depuis le mois de mars 2020. Alors que la réouverture du 19 mai leur permet à peine de retrouver un niveau d’activité proche de celui de 2019, du moins sur les premières semaines, ils voient arriver avec angoisse les échéances de remboursement des charges URSSAF reportées ainsi que du PGE, outre le paiement des charges courantes. Dans ce contexte, notamment parmi ceux à la tête d’un établissement recevant du public, les interrogations sont majeures sur leur capacité à maintenir leur activité en période de nouvelle crise pandémique alors même que tout soutien leur a été retiré depuis juin dernier, hors secteurs S1/S1bis.

Le Président de la République a lancé une « nouvelle course contre la montre » face au dernier variant de la Covid, course déjà perdue à deux reprises par le passé, en novembre 2020 et avril 2021. Dès à présent, pour les entreprises déjà les plus longuement fermées, le pass sanitaire devient obligatoire, ce qui réduit mécaniquement le potentiel de clientèle à 39% de la population adulte, soit le taux de personnes complètement vaccinées à ce jour.

Je ne suis ni épidémiologiste ni professionnel de santé et notre rôle n’est pas de juger ces aspects de la politique menée par le gouvernement pour contrer les effets de la pandémie. En revanche, le SDI a toute sa légitimité à alerter sur les conséquences économiques des mesures mises en place, plus particulièrement en ce qui concerne les TPE, ce d’autant que nous sommes les seuls à nous battre pour démontrer que la reprise tant vantée est loin de concerner toutes les entreprises ou encore que les moyens mis en œuvre par la France sont tout à fait en retrait en comparaison des autres pays européens.

De fait, sans constater une vague de faillites à ce stade, nous notons que les derniers chiffres des liquidations judiciaires concernent à 90% des TPE, avec une hausse de 18% des défaillances d’un trimestre sur l’autre, notamment dans les secteurs les moins aidés (réparation automobile, bâtiment de second œuvre, magasins multi-rayons, services aux entreprises,…).

De même, le Sénat a une nouvelle fois démontré que la France ne pouvait continuer à s’enorgueillir d’être la première nation au monde dans le soutien aux entreprises alors que le reste à charge des pertes des entreprises françaises, toutes aides intégrées, est de 22%, lorsqu’il est de 7% en moyenne européenne.

Si nos entreprises souhaitent évidemment s’engager dans la lutte contre la pandémie, cet engagement doit obtenir une juste contrepartie. En palliatif des carences de l’action publique face aux assureurs, le SDI a déjà fait plier la compagnie d’assurance AXA dans le cadre de son action judiciaire visant à la prise en charge des pertes d’exploitation. Cette action démontre s’il en était besoin que, unis au travers du SDI, nous sommes collectivement et individuellement plus forts.

C’est pourquoi je vous invite dès à présent à vous mobiliser face au nouveau défi pandémique pour exiger :

  • Un fonds de solidarité pour toutes les TPE, sans distinctions de secteur d’activité ;
  • Un abattement de charges sociales et fiscales jusqu’au retour à des conditions normales d’exercice des activités ;
  • Un allongement de la durée de remboursement du PGE de deux années supplémentaires.

Marc SANCHEZ
Secrétaire Général